Cette ville s'étale en bordure de l'Atlantique, au fond d'une anse encadrée de falaises. Elle offre le triple attrait d'anciens édifices portugais, d'un port très actif et d'une cité vivante et en plein développement.

Population

I- L'importance démographique:
La ville Safi, chef lieu de la région de Doukala-Abda, de par son poids démographique occupe la 11ème place parmi les grandes villes du Royaume. Cette importance est renfoncée au niveau régional. Sa population intègre environ 48% de la population urbaine de la région.En 1998, sa population est estimée à 288127 habitants contre 200689 en 1982. Le taux de son accroissement annuel connaît une légère hausse. Durant la période 94/98 ce taux ce situe à 2,38%. Ceci s'explique par sa capacité d'attraction en matière de migration et ce en dépit que son arrière pays profond est connu comme un foyer important d'émission.
II- Répartition par âge:
La population de Safi est une population qui reste jeune. La proportion des jeunes ayant moins de 15 ans dans l'ensemble de la population est d'environ 30% en 1998. Toutefois, il est à noter que la proportion relative aux personnes âgées commence à prendre de l'ampleur (7,8% en 1998).

Histoire

Il y a peu d'écrits sur la naissance de Safi. Comptoir Phénicien - s'il faut croire le géographe Ptolémée - probablement fréquentée plus tard par les Romains, elle apparaît dans les textes arabes sous le nom d'Asfi, à partir du XIe siècle, c'est alors un petit port d'intérêt local. Safi (Hadirat al Mouhit) ou Cité de la mer environnante, selon l'expression d'Ibn Khaldoun, Safi assurait, en tant que port de la capitale Marrakech de l'empire Almohade au XIIe siècle, des relations directes avec l'Andalousie et se présentait sous forme d'un espace fortement urbanisé, doté notamment d'importantes fortifications et d'une grande mosquée centrale. Cette dernière était rattachée à de nombreuses institutions. À la fin du XIIe siècle, Abi Mohammed Salih, Saint Patron de la ville depuis, fonde un ribat ou couvent fortifié, dans un faubourg mitoyen de la ville, qui allait donner à Safi une fonction religieuse, de portée nationale et internationale. Il institue, en effet, deux ordres religieux, les premiers du genre organisés au Maroc, une Tariqa ou voie mystique et la Tafa des Houjjaj, remarquable organisation du pèlerinage à la Mecque, à travers un immense réseau de centres d'accueil (Sijilmassa, Tlemcen, Bougie, Barqa, Alexandrie,...), à une époque ou cette obligation était suspendue pour des raisons d'insécurité. Constitué de deux entités urbaines, la ville s'enrichit, au XIVe siècle, d'une medersa, édifiée par Aboul Hassan Al Marini, d'un bimaristan (hôpital) et de nombreuses autres institutions, une qaysaria, un mohtasseb, au fur et à mesure que Safi s'impose comme place d'échanges d'importance qui commerce avec Gênes, Séville, Marseille, etc. A la fin du XVe siècle, la pression portugaise s'accentue, et aboutit à l'occupation de la ville qui va durer de 1509 jusqu'à sa reprise par les Saadiens, en 1541. Safi était alors la principale place portugaise fortifiée pour le contrôle de la région maritime, s'étendant jusqu'à Marrakech. De nouveau reliée à Marrakech sous les Saadiens, Safi demeure un des plus importants ports du Royaume jusqu'à la création d'Essaouira, dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Il reste cependant siège de consulats étrangers et participera, au cours du XIXe siècle, à l'ouverture commerciale du Maroc sur les puissances étrangères. De même qu'à Tanger, la communauté juive est importante et n'est pas installée dans un mellah. L'existence de cultes mixtes, judéo-musulman, tel celui rendu jusqu'au milieu du XXe siècle aux Oulad Zmirro, les sept saints juifs enterrés à Safi, témoigne de l'entente qui prévaut depuis plusieurs siècles entre les deux communautés.

Artisanat

Le secteur de l'artisanat est considéré incontestablement comme l'un des secteurs vitaux qui contribuent au développement économique et social de la ville.En terme d'activités économiques, le secteur de l'artisanat occupe le 3èm rang après l'industrie et la pêche. Environ 47 métiers répartis à travers la province, englobant environ 32600 artisans.
L'activité artisanale le plus importante : la POTERIE
Elle représente l'activité artisanale la plus importante et constitue un patrimoine culturel et touristique de la ville. Elle emploie près de 2000 personnes de façon permanente et un grand nombre de saisonniers. La poterie se localise principalement dans deux quartiers de la cité et dans un village proche. - La colline des potiers : elle est liée historiquement avec l'art de la céramique; c'est l'un des plus anciens des quartiers de la ville. Plus de 800 artisans travaillent dans 37 ateliers équipés de 70 fours traditionnels. - La Chaâba : Cette zone a été créée pour abriter les potiers dont le nombre augmente d'une façon croissante au fil des années. Environ 100 potiers exercent dans 74 ateliers équipés de 130 fours traditionnels. - Village de Sidi Abderrahmane : 200 potiers opèrent de façon individuelle dans une trentaine d'ateliers dispersés dans les environs du village. La matière première est essentiellement constituée d'argile, d'eau, de substances chimiques, et de bois. Ce dernier provient surtout du genêt qui se trouve en abondance dans la province. Une unité canadienne de fabrication de fours à gaz est installée à Safi, et des crédits sont octroyés par la banque Populaire aux potiers pour l'acquisition de ces fours, avec une subvention du Ministère de l'Artisanat. Par ailleurs, un programme actuellement en cours d'étude, consiste à regrouper les potiers de la chaâba dans une zone artisanale aux environs de Sidi Abderrahmane, à côté des carrières d'argile. Cette zone sera dotée de toutes les infrastructures nécessaires; son calendrier prévisionnel de réalisation est de 10 ans environs. Cette opération contribuera certainement à la réduction des nuisances environnementales causées par l'activité.

Climat

La ville de Safi se caractérise par un climat semi-aride, avec un été chaud et sec (mai-octobre) et un hiver rigoureusement humide et tempéré (novembre-avril). Cependant, ce climat se trouve atténué par la présence de la chaîne montagneuse Atlas à l'Est et de l'Océan Atlantique à l'Ouest qui réduisent considérablement les grandes chaleurs de l'été.
Température:
Compte-tenu des données ci-dessus mentionnées, la ville connaît dans l'ensemble des températures relativement faibles oscillant entre 12° et 26°. Elles atteignent rarement -2° au mois de février et +40° aux mois de juillet et d'août.
Les vents:
Les vents dominants dans la ville sont de Nord-ouest à Nord-est, ces derniers sont très violents au cours de la saison d'hiver.
Les précipitations:
La moyenne annuelle des précipitations dans la ville est l'ordre de 300 mm et ne dépasse guère les 200 mm pendant les saisons de sécheresse.

Port, Pêche et Conserverie de Poisson

I- Le port
Le port de Safi est situé au Nord Ouest de la ville, sur une superficie d'environ 42 Ha de terre pleine. Ce port occupe la 2ème place après celui de Jorf Lasfar en matières d'exportation des minerais. Il joue un rôle primordial dans le développement économique et social de la région de Doukkala-Abda. Il assure l'emploi à 10939 marins actifs. Actuellement, le nombre d'ateliers de construction et de réparation de bateaux s'élève à 21 chantiers dont 13 en activité employant une main d'oeuvre de l'ordre de 200 personnes.Ce secteur s'est renforcé par l'implantation en 1991 d'une unité de construction métallique de bateaux de pêche moderne de grande capacité.
II- La pêche
Le port de pêche abritait en 1933, dix petits bateaux d'un tonnage maximum de 3 tonneaux. Le developpement de la flotille a nécessité l'extension du port de pêche qui offre près de 500 m de quai, équipés de cales de débarquement. Le developpement de l'industrie de la pêche est édifiant lorsqu'on jette un regard sur les statistiques de tonnage du poisson débarqué. A cette époque, le tonnage pêché à Safi représente en moyenne la moitié environ de la pêche totale de l'ensemble des ports Marocains et en a fait le premier port sardinier du monde. En 1949, la flotille de Safi est sollicitée pour l'approvisionnement de toutes les conserveries du pays. Il n'y avait à Safi, en 1927 qu'une seule usine de conserve; elles n'étaient encore que 2 en 1932. Mais en 1939 on en dénombrait 15 et 38 en 1947 et 80 en 1951.
III- La conserverie de poisson:
Cette branche constituée de 14 établissements productifs contribue pour 9% à la production industrielle de la province, réalise 5% des investissements et génère 6% de valuer ajoutée. Elle emploie un effectif de 5702 dont 4991 de sexe féminin.

Les exportations représentent 10% des ventes industrielles à l'étranger.

Parmi les caractéristiques de la branche:

L'emploie d'une main d'oeuvre saisonnière importante qui représente 71% de l'emploi occasionnel des industries de transformation à Safi.

Au niveau agro-alimentaire, la branche de la conserve contribue par 26% des établissements productifs du secteur en général, 69% du chiffre d'affaires global du secteur, 70% de la production, 94% des exportations de l'Agro-alimentaires. Elle génère 72% de valeur ajoutée et 20% des investissements réalisés.

Agriculture

L'agriculture est l'une des activités les plus importantes de l'économie de la province. Notamment, le lancement ces dernières années d'un programme d'irrigation dans la région.
I- L'Occupation des Terres représente une superficie de 575 000 Ha dont :
Bour : 566 000 Ha. Irrigué : 10 000 Ha. Forêt : 26 000 Ha. Parcours : 10 000 Ha.
II- Les Cultures :Céréales : 425 000 Ha:
Légumuneuses : 17 000 Ha. Arbroculture : 11 107 Ha. Maraichères : 4 000 Ha. Fourage : 8 300 Ha. Cultures industrielles : 500 Ha.
III- Le Cheptel :
Bovins : 139 515 Têtes. Ovins : 965 000 Têtes. Caprins : 36 000 Têtes. Camelins : 8 900 Têtes. Equides : 130 000 Têtes. Ruches : 800 Unités.
IV- La Production Animales :
Viandes : 8000 T/An. Lait : 1000000 L/An.
V- Les Coopératives :
La province de Safi compte pas moins de 96 Coopératives Agricoles.VI- La Nappe du SAHEL-DOUKKALA : Fiche Technique de la Nappe : Bassin Hydraulique : Tensift. Province de : Safi - El Jadida. Type de nappe : phréatique. Superficie : 6 350 km 2. Lithologie : Plioquaternaire. Epaisseu : 80 à 200 m. Profondeur de l'eau : 10 à 20 m. Caractéristiques hydrodynamiques : K = 10-6 à 5,10-4 m/s.
Qualité de l'eau :
Chloruré sodique - sulfaté calcique, salinité de 0,3 à 7 g/l.
Bilan moyen (Mm3/an) :
Entrées (Infiltration 53, Apport souterrain 14, Retour irrigation 9) : 76. Sorties ( Prélèvements pompages 43 , Sortie en mer 33) : 76.

Industries

La transformation des phosphates constitue l'activités prédominante de l'économie de Safi, capitale nationale de l'industrie chimique.Le complexe des phosphates à Safi occupe une bande de 2 Km le long du littoral, à l'extrimité sud de la ville. Son activité a commencé en 1965 avec l'implantation des installations de Maroc-Chimie I, une première phase dans l'effort de décentralisation et l'industrialisation régionale que poursuit encore aujourd'hui le gouvernement, et qui a été suivi du doublement de sa capacité de transformation avec Maroc-Chimie II (1976) et la mise en service d'un second centre de transformation, soit Maroc-Phosphore I (1976) et Maroc-Phosphore II (1981). Ces usines transforment en acide phosphorique et en fertilisants le phosphate brut extrait de gisements voisins dont Youssoufia, la plus importante exploitation minière de la province et Benguerir, en activité depuis peu (1983), situés respectivement à 80 Km et 125 Km de l'industrie de transformation de phosphates.

Tourisme

Le tourisme, en dépit des potentialités et des atouts dont dispose la ville et sa région, est resté peu développé et constitue une activité secondaire, dominé par l'activité industrielle et la pêche, principales activités de la ville. L'infrastructure touristique, contrairement aux autres villes côtières du Maroc, demeure très peu développé et de ce fait attire très peu d'étrangers. Ainsi, sur les 58.000 visiteurs "toutes origines" enregistrés en 1993, plus de la moitié étaient marocains. La moyenne de séjour est de moins de 2 nuitées, ce qui confirme sa qualité de "tourisme de passage". Toutefois, le développement touristique fait partie des priorités de la ville, et un important projet d'aménagement touristique est proposé. Ce projet vise, entre autres, l'aménagement de la plage de Safi, du rfont de mer de son centre-ville et de la falaise Sidi Bouzid, ainsi que la mise en valeur des nombreux monuments et vestiges qui témoignent de son glorieux et mouvementé passé. Cependant, ces projets risquent d'être compromis par un problème très sérieux; il s'agit de la pollution du milieu marin et de tout le littoral safiot, causé par les rejets massifs et sans traitement préalable des eaux usées municipales et industrielles. Seule la dépollution du littoral permettrait d'aller de l'avant avec le développement touristique et de transformer le "tourisme de passage" en tourisme de séjour".

LE CHÂTEAU DE MER

Le château de Mer s'élève en bordure de la place de l'Independance, face à l'océan. Ce château de mer, construit par les Portugais au 16ème Siècle, fut sans doute en même temps une forteresse pour défendre le port, la ville et la résidence du gouverneur. Il a été restauré en 1963.En traversant la grande cour interieure entourée de casemates, on atteint, par une rampe, la plate-forme où sont alignés de vieux canons espagnols ou hollandais.

L'ouverture sur l'Europe

Au XVe siècle, Safi s'ouvre au commerce européen. Les Portugais apprécient même si bien sa rade naturelle qu'ils s'en emparent en 1508, par une opération combinée (par terre et par mer) montée à partir de leur base de Mogador (Essaouira). Autour de la ville, ils élèvent une enceinte et construisent une forteresse au bord de la mer. Mais cette occupation dure peu, car dès 1541, les Portugais qui viennent de perdre la ville d'Agadir évacuent volontairement Safi. Cela n'interrompt point les échanges avec l'Europe qui au contraire s'intensifie. Les Français y ont leur part. Au XVIIe siècle, le consul de France a sa résidence à Safi et c'est dans ses murs que le commandeur de Rasilly signe au nom de Louis XIII plusieurs traités de commerce entre la France et l'Empire Chérifien. Mais, au XIXe siècle, c'est le déclin complet.

Le tournant du XXe siècle

Le renouveau est tout d'abord venu de la pêche industrielle : la sardine est la spécialité de Safi depuis que le développement de la conserverie a ouvert à ses pêcheurs un énorme marché. Puis les minerais de Jbilet et les phosphates de Youssoufia (80 km au Nord-Est de Safi) ont envahi les quais, entraînant l'extension et la modernisation du port. Enfin, c'est à Safi que le pays a fait ses premiers pas dans la grande industrie par la construction d'un important complexe chimique (1972) à quelques km au sud de la ville. A partir de 1920, le port de Safi est l'objet d'extensions progressives, grâce à l'accroissement de l'exportation des phosphates. Mais c'est au cours de la Seconde Guerre mondiale, que la flottille de pêche connaît une croissance considérable liée au développement de la conserve, qui fera de Safi, au début des années 1950, le premier port sardinier du monde, pour la pêche et la conserverie. Safi est aussi célèbre pour l'activité de ses potiers, attestée dès le XIIe siècle. Cette activité a connu un regain d'intensité au XIXe siècle, et une renaissance progressive, grâce à la création, vers 1920, d'une école de céramique et d'un atelier pilote, avec maître Lamali, qui ont permis de renouveler et de perpétuer cette activité sur la Colline des Potiers.

Sports

Safi est une grande ville du surf, reconnue par les plus grands surfeurs. Elle offre aux amateurs de glisse une des meilleures droites de l'Afrique, qui déferle sur plus de 100 m. La planche à voile est également à l'honneur Malgré les modestes infrastructures sportives de la ville, celle-ci possède un club sportif : L'Olympique de Safi évoluant en ligue-1 de football. l'OCS est aussi une grande équipe de rugby. La ville est aussi un véritable bastion de l'athlétisme. En effet trois Safiots sont actuellement des vétérans de la discipline. La colombophilie a sa part elle aussi, il y a trois associations de colombophiles dans la ville à savoir: ALFATH, ASSALAM et Korse. Celà est dû au fait que Safi est une ville de lachers de pigeons voyageurs pour les îles Canaries. Safi est en train de devenir la destination nautique du centre du Maroc et par la même occasion la plage la plus proche de Marrakech
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